« Vêtements, livres, CD, DVD, vaisselle, mobiliers, jouets, vélos, articles de sports, luminaires, petit électroménager… À la Belle Affaire, on peut déposer toutes sortes d’objets, en bon état uniquement, hormis les articles de puériculture ou la literie », explique Mathilde Gaignard, chargée de développement au sein de ESC 17*, l’association à laquelle l’Agglo a confié la gestion de la recyclerie ouverte depuis maintenant 2 ans à Aytré.

En 2022, plus de 400 tonnes d’objets ont ainsi été collectées, directement à la zone de réemploi de la Belle-Affaire dans la zone de Belle-Aire Sud, mais aussi dans les deux Centres de valorisation des déchets (Périgny et Laleu) et dans trois déchèteries de l’Agglo (Sainte-Soulle, Lagord et Châtelaillon-Plage).

Une fois collectés, les objets sont triés et réparés quand cela est possible. Une partie est ensuite mise en vente à des prix défiant toute concurrence à la boutique. Une autre partie est donnée à des associations du territoire (IME de l’Océan, Samu Social…). Ce qui n’est pas réutilisable est envoyé dans les filières de recyclage. Le taux de réemploi est de plus de 40%. Un chiffre que ESC 17* a bien l’intention d’augmenter en structurant ses ateliers (de réparation bois par exemple) et en développant de nouveaux partenariats avec des acteurs œuvrant dans l’économie circulaire et solidaire.

Ventes itinérantes et ateliers

Très vite, « La Belle Affaire a été un succès, tant du côté de la boutique, que de la collecte », souligne Mathilde Gaignard. « Il n’y avait pas d’équivalent sur le territoire. » Les problèmes de pouvoir d’achat couplés aux problématiques environnementales incitent de plus en plus à se tourner vers les produits de seconde main. « Le réemploi est une tendance de plus en plus ancrée dans les comportements. Une étude récente a révélé que de plus en plus de Français étaient disposés à offrir des cadeaux de seconde main. C’est la preuve que nous allons dans le bon sens ! »

Pour aller aux devants de ceux qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’à Aytré, des ventes itinérantes sont mises en place. Trois ont déjà eu lieu à Mireuil, Saint-Rogatien et Lagord. « L’objectif à terme est d’en organiser dans chaque commune de l’Agglomération. »

La recyclerie propose également un à deux ateliers de sensibilisation ou de bricolage tous les mois, en collaboration avec des associations comme Les Héritiers de la récup’ et La Matière.  Confectionner des tote-bag, fabriquer une table de chevet, réparer un grille-pain ou une cafetière… L’idée est de donner une seconde vie à des objets, 

vêtements, textiles, matériaux… Et de passer le message aujourd’hui incontournable : réduisons notre consommation, réutilisons, recyclons !

« On accueille en moyenne entre cinq et dix personnes, sur réservation. Les ateliers sont gratuits pour les participants », précise Mathilde Gaignard. Un atelier est notamment programmé le 31 mai avec la Matière, dans le cadre de la braderie anniversaire organisée du 31 mai au 3 juin par La Belle Affaire.

Un chantier d’insertion professionnelle

Petit à petit, se tisse ainsi un réseau de partenaires très impliqués autour de la Belle Affaire. « Les structures de l’économie sociale et solidaire viennent naturellement vers nous et nous-mêmes sommes à la recherche de nouvelles collaborations pour organiser plus d’animations. Nous avons récemment animé une journée de réflexion sur les perspectives de développement de ESC 17* à laquelle nous avions invité des associations comme Dénich Fringues, Graines de troc, Zéro déchet, l’Ours plume... Cela a été très riche. Une vingtaine de projets ont émergé de cette rencontre, autant de pistes qui restent aujourd’hui à creuser. »

Mais plus qu’une recyclerie, l’Agglo a imaginé La Belle Affaire comme un chantier d’insertion professionnelle, qui emploie de plus en plus de monde. « Actuellement, 19 personnes sont accompagnées dans leur retour vers l’emploi. Nous leur confions diverses tâches (logistique, tri des objets, réparation, valorisation, vente…). L’objectif est que ces hommes et ces femmes retrouvent un emploi avant la fin de leur CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) de deux ans. À ce jour, 11 personnes ont effectué une sortie dite « positive », c’est-à-dire en formation ou en emploi. » Un bilan plus qu’encourageant.

Prenez date !

*ESC 17 (Économie sociale et circulaire en Charente-Maritime) regroupe 8 structures de réinsertion et de l’économie sociale et solidaire : La Matière, Cohésion 17, Envie Charente-Maritime, la Régie de quartiers Diagonales, Groupe E, Altéa Cabestan, l’Escale et Vivr’actif. Elle est titulaire d’un marché public confié par l’Agglo de La Rochelle pour la gestion d’une recyclerie sur le territoire.