Coworking : partager son bureau et bien plus
Coworking : partager son bureau et bien plus
Publié le 20 juil. 2020
Le télétravail qui s'est développé dans le contexte de la COVID-19 donne une visibilité nouvelle aux espaces de coworking. Ces derniers ne se résument pas à de la location de bureaux. Les coworkers mettent en commun des équipements mais aussi des compétences et un esprit collaboratif. Ils nourrissent leurs réseaux, créent du lien social. Coup de projecteur sur trois des principaux espaces de coworking du territoire.
Ce ne sont pas tous des « gens de la tech », web-designers et développeurs du numérique. Dans les salles « open space » de Co&Work, de WorkingShare ou du Bastion, pour citer les trois principaux espaces rochelais de coworking, on rencontre tout autant des architectes d'intérieur, des traductrices, des assureurs, ici un spécialiste de l'agroforesterie, là une art-thérapeute, un agent de voyage, une expert-comptable... "Dans un coworking, vous êtes au contact de profils professionnels que vous ne croiseriez pas forcément. Cela fait la richesse des échanges, cela donne des idées et entretient l'esprit créatif", assure Gaëlle Viviez, l'une des quatre fondatrices de Co&Work à La Pallice.
Rompre l'isolement professionnel
Ce dernier a ouvert fin 2018 dans l'ancienne poste réhabilitée du quartier. On y trouve, comme dans la plupart des espaces de coworking, une grande salle de réunion, une autre plus petite, un « open space », une salle de détente et convivialité, une connexion Internet au top avec la fibre, le meilleur matériel de reprographie et d'autres équipements partagés. Les coworkers paient au temps de présence (ou au forfait) pour s'installer 2h, une semaine ou un mois selon leurs besoins dans ces lieux décorés pour créer une ambiance chaleureuse, éloignée de la grisaille de bureaux plus traditionnels. Certains coworkers louent de petits locaux privatifs mais la dominante est aux grands espaces ouverts et à l'échange et la culture du collaboratif entre les entrepreneurs et salariés en télétravail qui posent là leurs dossiers et leurs ordinateurs portables. "Les micro-entrepreneurs et tous ceux qui travaillent seuls trouvent à rompre leurs isolement. Ils ont l'avantage d'avoir des collègues sans les contraintes de la hiérarchie", souligne Gaëlle Viviez.
Une coopérative
Un espace comme WorkingShare a même poussé cette volonté solidaire jusqu'à fonctionner sur le modèle de la coopérative. "Tous les utilisateurs peuvent prendre une part dans cette coop et s'investir dans la gestion des lieux, la façon de les faire vivre. Nous sommes dans la mouvance de l'économie sociale et solidaire.", déclare Léopoldine Têtenoire, animatrice de WorkingShare. Crée en 2013, c'est l'une des plus anciennes structures de coworking de La Rochelle, à cheval sur deux lieux, l'un aux Minimes rue Kastler et l'autre dans le bâtiment Créatio Imagé'TIC de l'Agglomération, rue Newton.
Un podium pour le télétravail
Avant la COVID-19, l'ensemble des espaces de coworking suivait un bel élan ascendant que le virus a nécessairement entravé. (Hormis pour le Bastion resté ouvert pendant le confinement). Cependant durant cette période, où un salarié sur quatre s'est retrouvé en télétravail, certains y ont pris goût.
"Ils ont apprécié d'éliminer des temps de trajet inutiles, mais tout le monde n'a pas chez soi un endroit disponible et ce n'est pas facile de télétravailler depuis sa chambre ou son salon. D’où l’intérêt d'une solution comme le coworking. Des parisiens qui ont des liens ici m'ont dit réfléchir sérieusement à cette option pour l'avenir" rapporte Nicolas Konstowicz, cofondateur du cowork le Bastion situé près de la gare de La Rochelle. D'autres travaillant pour des entreprises basées à Niort ou Bordeaux ont le même raisonnement, celui que soulignait en juin le magazine Le Point en classant La Rochelle en tête de son palmarès des villes moyennes où il fait bon télétravailler. "Les espaces de coworking offrent un cadre au travail, une régularité. Ça peut aussi être une réponse en terme de recrutement, lorsqu'une entreprise d'une autre région a par exemple trouvé le bon profil, mais que la personne ne peut pas bouger pour des raisons familiales", fait observer Gaëlle Viviez de Co&Work.La crise a donc donné une visibilité "à d'autres modèles de travail que celui de pointer en entreprise aux horaires de bureaux" résume Léopoldine Têtenoire.
Le "plus" du coworking, c'est donc cet esprit collaboratif et aussi convivial entretenu par des repas; des apéros partagés, des séances de yoga au Bastion, des ateliers proposés au WorkingShare : "comment j'ai réussi mon recours au crowdfounding, quelle est mon approche commerciale sur le web…". A cela s'ajoute pour Co&Work la volonté de s'ouvrir sur le quartier, ses habitants, ses artisans et autres entrepreneurs "Nous souhaitons être un vrai lieu de vie, un tiers-lieu*" affirme Gaëlle de Co&work. Ce dernier est d'ailleurs référencés parmi les tiers lieux de Nouvelle Aquitaine. Il est adhérent, ainsi que WorkingShare, à la nouvelle association Synapse17 qui fédère ces fameux tiers lieux de Charente-Maritime
En savoir plus:
- Co&Work à La Pallice https://coandworklarochelle.com/
- WorkingShare aux Minimes et à la Ville en Bois https://workingshare.org/
- Le Bastion, quartier de la gare http://coworking-larochelle.fr/index.html
*Un tiers-lieu est appelé ainsi pour l'être ni celui de la maison, ni celui de l'entreprise. C'est un troisième lieu où l'on trouve à la fois du coworking, espace de travail partagé mais aussi de convivialité avec événements culturels ou autre ouverts sur l'extérieur. Les tiers-lieux accueillent diverses associations dans leurs salles de réunion, ils hébergent souvent ces ateliers de fabrique collaborative nommés fablab. Chacun de ces lieux définit ses propres contours.
Les tiers lieux de Nouvelle Aquitaine: https://coop.tierslieux.net/