Stop au gaspillage alimentaire !
Stop au gaspillage alimentaire !
Publié le 14 mars 2024
Pas de gâchis entre nous. Le nom de cette jeune entreprise de l’Agglo donne le ton. À sa tête, Floriane Chauvière, acheteuse par le passé dans l’agroalimentaire, a décidé d’agir et de prêcher la bonne parole pour que le gaspillage alimentaire cesse. Au-delà des confitures qu’elle produit à base de fruits sauvés du rebut, elle anime des ateliers dans les entreprises et les collectivités.
Des produits encore consommables, jetés uniquement parce que leur emballage a un petit défaut. Des conteneurs entiers de fruits mis au rebut parce que les produits arrivent endommagés ou trop mûrs au port d’import… Floriane Chauvière, ancienne acheteuse dans l’agroalimentaire conventionnel et biologique, a assisté, médusée, à ce genre de scènes souvent, trop souvent… Jusqu’à ce qu’elle décide un beau jour de dire stop. « J’en ai eu assez d’être spectatrice de cela face à l’indifférence générale. Tout cela me faisait froid dans le dos. J’ai eu envie de faire un métier en adéquation avec mes valeurs », confie-t-elle.
C’est ainsi qu’est né il y a deux ans, à Nieul-sur-Mer, Pas de gâchis entre nous, « la fabrique à recettes gourmandes, éthiques et éco-responsables ».
Avec trois activités :
- la production de confitures à base de fruits sauvés du gaspillage,
- la commercialisation de coffrets cadeaux et
- l’animation d’ateliers.
En partenariat avec un Esat
Pour ses préparations, Floriane Chauvière privilégie les circuits-courts et l’agriculture française en s’approvisionnant auprès de producteurs locaux. Trop petits, trop gros ou biscornus, qu’importe… « Un fruit ou un légume moche ou trop gros peut être un ingrédient essentiel de recettes savoureuses », assure-t-elle. Pour la production et la mise en bocal, elle a choisi de travailler avec Alter Ego, un Esat (Établissement et service d’aide par le travail), installé dans le Morbihan. « Il existe peu d’Esat en France équipés de matériels de conserverie. C’est un vrai métier ! Et eux travaillent vraiment très bien ! ».
Elle propose aujourd’hui une demi-douzaine de produits, comme la merveilleuse gelée de citron, le délice de pommes sauvées façon Tatin à tartiner ou encore la subtile gelée de thé vert gunpowder…
Pour constituer les coffrets cadeaux, Floriane s’est associée avec des producteurs locaux engagés. Tablettes de chocolat d’exception, beurre de cacahuètes, granola maison 100 % naturel, et autres infusions viennent compléter ces sélections gourmandes et éco-responsables.
Questionner nos habitudes de consommation
La marque est aujourd’hui présente dans de nombreux points de vente dans toute la France. Floriane Chauvière écume également les marchés artisanaux locaux. En parallèle, elle anime des ateliers (confiture, vélo smoothie ou anti-gaspi), dans des entreprises et des collectivités. « L’été dernier, je suis beaucoup intervenue dans des campings sur l’ile de Ré par exemple. Cela fonctionne très bien ! ». L’idée est de « sensibiliser le public aux enjeux du gaspillage alimentaire, de comprendre les différentes causes, impacts et ce que nous pouvons tous faire concrètement. Mais aussi de questionner nos habitudes de consommation, de découvrir différentes astuces antigaspi, ainsi que diverses techniques de conservation des aliments. Tout cela permet in fine de préserver l’environnement. »
10 millions de tonnes de produits gaspillés par an
Peu à peu, la petite entreprise de Nieul-sur-Mer fait son nid. Même si la conjoncture n’est pas favorable. « Avec la perte de pouvoir d’achat, la clientèle n’est pas toujours réceptive aux arguments que je défends », regrette Floriane. Mais la jeune entrepreneuse persévère et veut développer plus encore ce travail de sensibilisation, car la lutte contre le gaspillage alimentaire est essentielle. Les chiffres de l’Ademe (2023) viennent le rappeler : les pertes et gaspillages alimentaires représentent, en France, 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros ! Alors adoptons les bonnes pratiques, « car tel le colibri, nous pouvons tous faire notre part ! »