A fond la caisse !
A fond la caisse !
Publié le 7 févr. 2017 - Mis à jour le 9 août 2017
L'une travaille le bois, l'autre l'acier. A l'approche de la quarantaine, les deux « frangines » de l'entreprise A Fond la Caisse ont repensé leur rapport à l'emploi et aux matériaux pour créer un atelier de décoration et, comme elles disent : « travailler autrement ».
« J'avais un très bon job dans la logistique pour un géant de la cosmétique. Ma sœur était aussi bien placée dans des fonctions commerciales pour la grande distribution. Mais ce n'est pas le genre de vie qu'on voulait ». Celle de Sandra Ferrière - qui s'exprime ainsi - et de sa sœur Cécile n'est pas pour autant devenue de tout repos. En 2014, elles ont créé leur activité de fabrication de meubles et objets de décoration baptisée « A fond la Caisse, les Frangines » et, depuis lors, c'est bien leur régime. « Nous ne comptons pas nos heures mais nous faisons les choses dans une certaine éthique. Du commerce, oui, mais nous ne sommes plus dans cette logique de faire consommer les gens toujours davantage et de gaspiller les matières. Nous sommes désormais dans le recyclage et défendons le circuit court, le rapport direct avec nos clients, avec nos voisins d'autres entreprises ».
Des caisses sauvées de la destruction
Pour les frangines Ferrière, le choix du nom « A fond la Caisse » ne souligne pas tant un rythme de travail qu'une matière à l'origine de leur vocation. « Nous venons du Berry, région de fruits et légumes ». Enfants, elles voyaient leur oncle ranger sa production de pommes dans de solides caisses de bois issus des forêts voisines. Peu à peu, ces contenants ont été remplacés par des bacs en plastique. « Notre oncle voulait brûler des centaines de caisses de beau bois patiné. Pour nous, ce n'était pas concevable ». Sandra et Cécile ont préféré les récupérer. Elles ont commencé à les transformer, les assembler pour personnaliser la déco de leur propre intérieur puis celle de copains, de copains de copains… jusqu'à la création de l'entreprise. « La récup fait partie de notre univers depuis l'enfance. Notre mère faisait les brocantes, elle réparait, elle créait. Nous avons gardé ça. L'envie de proposer du mobilier au design sympa mais simple, modulable, adapté aux attentes des gens et aux circonstances ».
Un espace de travail partagé
Les caisses de pommes ont pris des roulettes, elles ont été rejointes par des clayettes à pommes de terre, à asperges, des rangements que les deux sœurs chinent un peu partout et qu'elles transforment en consoles, tables hautes et basses, étagères, fauteuils et compagnie. Leur atelier est situé à la Fabrique, sur la zone industrielle de Périgny. « Ce choix d'installation, c'était une autre de nos envies. La Fabrique est un local partagé avec d'autres artisans dans un esprit collaboratif ». Ce même esprit qui irrigue les pépinières d'entreprises de l'Agglo (voir ci-dessous).
Pour marier le bois et le métal en assurant aux meubles leur solidité, Cécile s'est mise à la ferronnerie. Elle découpe les pièces d'acier qui arment le mobilier d'A fond la Caisse. Certaines boutiques le commercialisent mais il est plus souvent vendu directement à l'atelier. Les frangines habillent également des magasins, elles proposent du mobilier de location pour les besoins de certains évènements.
Très vite, leur univers a fait tilt auprès des médias spécialisés dans la déco et le design. Il répond à une tendance du moment autour des objets en matières recyclées. Il s'en démarque aussi par l'inventivité des deux créatrices. Du coup, les voici débordées. « Nous voulons progresser, mais continuer à fabriquer, aller au bout de chaque objet, c'est le sens de notre travail. Pour faire évoluer notre entreprise, nous imaginons plutôt une forme de franchise. Permettre à d'autres personnes de lancer leur activité en y apportant leur touche personnelle, leur propre créativité. »
Coworking et esprit collaboratif
Le terme « collaboratif » est à la mode depuis quelques années, pour désigner une organisation du travail moins verticale, le partage de données ou de matériels, des structures en réseau et globalement, davantage d'échanges et de contributions collectives.
Le coworking participe de ce mouvement. Il désigne des espaces ouverts, des open space que partagent selon leurs besoins des entrepreneurs, en particulier dans le domaine des IT (information technology), de façon à sortir d'un certain isolement, de partager non seulement un local mais aussi un réseau, des compétences et de la convivialité.
L'Agglo propose dans sa pépinière d'entreprises Créatio®imagéTIC un espace de coworking en collaboration avec la coopérative Working Share.
A travers ses pépinières créatio® qui sont maintenant au nombre de six, elle encourage l'esprit collaboratif. Dans les pépinières, les entreprises partagent des salles de réunions, des espaces de convivialité, différents services collectifs. Autant de rapprochements possibles entre professionnels hébergés sous un même toit auxquels s'ajoutent les animations proposées par les accompagnateurs créatio® de l'Agglo, visant la mise en réseau, la découverte des compétences du voisin, la dynamique que fait naitre un projet collaboratif.