Agir concrètement pour l'énergie verte
Agir concrètement pour l'énergie verte
Publié le 7 févr. 2017 - Mis à jour le 9 août 2017
La plateforme de finance participative (ou « crowfunding ») basée à La Rochelle vient d'obtenir un trophée au salon de la Croissance Verte. Lumo permet aux particuliers d'épargner dans des projets d'énergies renouvelables.
En 2016, Lumo lançait un appel à financement du projet « Plein Soleil sur la Pallice » : l'installation de 960 panneaux photovoltaïques sur le toit du hangar H30 du Grand Port Maritime, qui produira l'équivalent de la consommation électrique de 100 foyers. A peine 48h après cette première annonce, la totalité des 40 000 € réservés à l'épargne participative était couverte par des intentions d'épargnants. « Mais certains ne transforment pas leur intention en réalité et la souscription pour ce projet est toujours ouverte », tempère Marie Pons, de Lumo. Il n'empêche ! Cela prouve l'intérêt grandissant des citoyens pour un modèle de « crowdfunding », qui permet de choisir à quoi sert son épargne et de la flécher vers le soutien aux énergies renouvelables.
Les choses évoluent vite dans cette mouvance du financement citoyen de l'économie. Lorsqu'en 2012, Marie Pons et Alexandre Raguet ont créé la SAS Lumo à La Rochelle, c'est à peine si l'on savait ce qu'était le « crowdfunding ». « Nous étions un peu des pionniers », admet la co-fondatrice.
Comment ça marche
Lumo a fait ses armes à Esnandes en 2013 avec une première installation solaire sur le toit d'un bâtiment technique municipal. Le principe appliqué alors est inchangé. Lumo fait le lien entre une structure qui offre ses toitures, une entreprise qui monte l'installation et des citoyens qui participent à son financement. Dans le cas de La Pallice, 40 000 € sont proposés au financement participatif sur un investissement total d'environ 450 000 €. Le particulier peut y participer pour une somme allant de 100 à 2 000 € (toujours pour l'exemple de La Pallice). Cette épargne, mobilisée sur une dizaine d'années en moyenne, lui est remboursée un petit peu chaque année avec un intérêt fixe compris entre 2 et 5 %. « Il s'agit bien d'épargne et non de don, comme sur d'autres plateformes de crowdfunding telles qu'Ulule ou Kisskissbankbank », précise Marie Pons.
D'autres projets bientôt sur l'Agglo
Grâce à Lumo, le citoyen choisit le projet que son épargne soutient mais, en plus, il profite de la richesse créée à côté de chez lui grâce à la production d'énergie renouvelable. « Le financement citoyen contribue à faire accepter les projets, notamment éoliens, comme la récente loi sur la transition énergétique nous y encourage ».
Sur la plateforme de Lumo, financer un projet n'est pas plus compliqué que faire n'importe quel achat en ligne. Le site est clair, facile d'utilisation et les épargnants peuvent suivre au jour le jour l'électricité verte produite grâce à leur investissement. Lumo travaille à la sélection d'autres projets partout en France, dont plusieurs sur l'agglomération de La Rochelle. Son modèle d'entreprise situe encore la jeune entreprise en phase de développement, mais elle compte parvenir à l'équilibre en 2017, avec une cinquantaine de projets et une dizaine de salariés pour les monter et les proposer au financement participatif. Preuve de son développement : Lumo a été distinguée début novembre lors du 6ème Salon de la Croissance Verte. La société y a obtenu le trophée « mutation sociale écologique et solidaire ».
Le port s'engage pour les énergies renouvelables
Développer les installations solaires sur les toits de ses hangars est au programme d'actions que le Grand Port Maritime a défini dans sa Charte de Développement Durable. Cette charte, adoptée le 29 septembre, est également ouverte aux entreprises de la place portuaire de La Pallice et 9 d'entre elles y ont déjà adhéré.
L'installation du hangar H30 que Lumo propose au financement participatif ne représente qu'une petite partie de ce qui est envisagé à La Pallice. Le port a confié à la société bretonne IEL (Initiatives et Energies Locales) cette installation de 16 000 m² de panneaux photovoltaïques. D'autres sont prévues avec cette même société sur les hangars 19, 20, 21, 30 et 31. La société IEL investit mais aussi le Grand Port Maritime, qui doit mettre en conformité ses hangars afin qu'ils puissent être solarisés.
Au total, cette première tranche, sur 5 bâtiments palliçois, représente 1,2 ha de panneaux capables de produire 1,25 mégawatt, soit l'équivalent de 56% de la consommation électrique annuelle du port.
Un dossier est à l'étude pour une seconde phase de solarisation qui concernerait 5 autres hangars et une partie du toit de la base sous-marine.