Retour sur la Commission pour l'égalité des femmes et des hommes de l'AFCCRE
Retour sur la Commission pour l'égalité des femmes et des hommes de l'AFCCRE
Publié le 8 déc. 2021 - Mis à jour le 13 déc. 2021
La Communauté d’Agglomération a accueilli la réunion de la Commission pour l’égalité des femmes et des hommes de l’AFCCRE, jeudi 9 décembre dernier à l’Auditorium de la Médiathèque Michel-Crépeau à La Rochelle. Retour sur les échanges.
La réunion a porté sur les enjeux relatifs à la santé des femmes, en particulier l’accès aux soins. La pandémie a en effet mis en tension les systèmes de santé et accru les difficultés rencontrées par les femmes pour accéder à des soins, y compris les plus élémentaires.
Les réponses à ces difficultés représentent aussi des enjeux locaux.
Première depuis le renouvellement des assemblées locales, départementales et régionales, cette réunion de la Commission a permis à la trentaine de participant(e)s d’échanger autour de la mise en œuvre concrète de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale*.
Les travaux ont été ouverts par Sylvie Gerry-Gazeau, Vice-Présidente de la Communauté d’Agglomération chargée de l’égalité femmes-hommes, qui a rappelé que les difficultés d’accès aux soins rencontrées par les femmes sont notamment à l’origine de retards dans les diagnostics de cancer, que les jeunes filles peinent à accéder à la contraception et que la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) est plus difficile.
Chantal Murat, Conseillère municipale de La Rochelle déléguée à la lutte contre les précarités et l’isolement et à l’égalité des genres, Sophie Clerc, Chargée de mission droits des femmes et égalité de genre à la Ville et Eurométropole de Strasbourg et Karine Plassard, Responsable de la Mission Egalité à la Ville de Clermont Ferrand ont présenté des initiatives portées par leurs collectivités en faveur de la santé des femmes.
Ainsi, à La Rochelle, un certain nombre d’initiatives visant notamment les diagnostics chez les personnes précaires sont en place. Elles ne ciblent pas spécifiquement les femmes mais elles les concernent majoritairement puisqu'elles représentent jusqu’à 2/3 des bénéficiaires. Le "Bus du Cœur" permet ainsi un dépistage des maladies cardio-vasculaires pour les femmes en situation de précarité et propose des conseils en matière de prévention de ces pathologies.
A Strasbourg, c’est une délibération cadre portant sur la santé des femmes qui est en préparation. Elle s’articulera autour de 3 axes : la prévention des violences sexuelles et sexistes dans le cadre médical, l’amélioration de la santé dans une approche sensible au genre et la réduction des inégalités femmes-hommes dans le domaine de la santé. Cette initiative s’inscrit dans le contexte de la préparation du prochain Contrant Local de Santé 2022-2026 de l’Eurométropole, qui associe 48 partenaires.
La Ville de Clermont Ferrand prépare l’ouverture en 2023 d’un espace totalement dédié aux femmes, la Maison Gisèle Halimi. Ce lieu aura 3 objectifs : l’accompagnement des femmes victimes de violence, l’accès aux soins en santé sexuelle et reproductive, en particulier pour les femmes les plus précaires, la création d’un centre de ressources sur les droits des femmes.
La Secrétaire Générale du Haut Conseil à l’égalité pour les femmes et les hommes, Paola Bergs, et Anne Plouët, chargée de mission, sont revenues sur le rapport publié en décembre dernier « Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner : un enjeu de santé publique » dont l’élaboration repose sur le constat du retard français dans la consolidation de données genrées dans le domaine de la santé.
Ainsi, en l’absence de données objectivées, les biais genrés dans la prise en charge de pathologies telles que les maladies cardio-vasculaires, l’autisme ou encore la dépression sont à l’origine de retards de prise en charge ou de qualité des soins moindre pour les femmes mais aussi éventuellement pour les hommes. Paola Bergs a également souligné combien la perspective du genre faisait défaut dans l’évaluation de la pénibilité au travail, s’agissant notamment des troubles musculo-squelettiques, des risques psycho-sociaux ou encore de l’exposition aux violences.
Dans le cadre du rapport, le Haut Conseil à l’égalité pour les femmes et les hommes formule une quarantaine de recommandations portant notamment sur la formation et la sensibilisation des soigantes et soignants aux enjeux des différences de genres et sur des actions de sensibilisation en direction des patient(e)s.
L’après-midi a été consacré aux échanges sur la mise en œuvre de la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale, avec les témoignages des villes de La Roche sur Yon, Mantes la Jolie, Nancy et Saint-Herblain et des Conseils départementaux de la Loire-Atlantique, de la Charente-Maritime.
*Fruit d’une coopération entre le Conseil des Communes et Régions d’Europe et seize associations nationales membres dont l’AFCCRE, la Charte s’adresse aux collectivités territoriales qui souhaitent s’engager dans une démarche globale et concrète en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. La Ville de la Rochelle l’a signée en février 2008 et la Communauté d’Agglomération en septembre 2009.