VéronikaTornade : un engagement de tout instant pour dépasser le handicap
VéronikaTornade : un engagement de tout instant pour dépasser le handicap
Publié le 18 juin 2021
Gravement accidentée il y a 4 ans, VéronikaTornade a trouvé à travers une intense pratique sportive sa façon d’accepter puis de surmonter son handicap. Elle partage sur les réseaux sociaux cette nouvelle vie, sans en gommer les difficultés. Un témoignage qu’elle espère utile à une meilleure intégration des personnes en situation de handicap.
Qui est VéronikaTornade ? « Une sorte de personnage », répond l’intéressée, « j’utilise ce nom sur les réseaux sociaux mais c’est aussi celui qui me fait entrer dans ma peau de battante, comme un personnage de théâtre. J’en avais besoin pour sortir de la maladie ». Le théâtre, Véronika l’a expérimenté avec la Compagnie C’Malin de Châtelaillon-Plage, mais c’est surtout par le sport que cette quadragénaire gravement accidentée en 2016 est parvenue à prendre le dessus sur ce qui l’a maintenue durant 3 ans clouée sur un fauteuil roulant.
L’accident
L’accident s’est produit en forêt, le 31 décembre 2016. « Nous nous baladions en famille avec mes 4 enfants ; j’ai glissé et fait une chute de deux mètres. J’avais plusieurs fractures notamment à la cheville droite, on m’a opérée en catastrophe. Ensuite, des choses bizarres se sont produites sous le plâtre et, quand on me l’a ôté, mon pied était tout déformé ». Une maladie s’en est suivie, une algoneurodystrophie, condamnant la mère de famille a beaucoup de souffrance et l’impossibilité de se remettre debout. « A partir de là, j’étais en fauteuil et sous de puissants anti-douleurs. Je n’ai évidemment pas pu reprendre mon travail de commerciale tout le temps sur les routes. J’ai connu une période d’isolement profond. »
En 2019, la famille profite d’une opportunité professionnelle du mari pour déménager du centre de la Bretagne à Châtelaillon-Plage. « Nous avions toujours voulu vivre près de la mer et nous avions vraiment besoin de changer d’air, de prendre un nouveau départ ».
Le déclic
Il fallait un déclic à Véronique pour aller vers Véronika. L’ouverture à Angoulins d’une salle de fitness en a tenu lieu. « Comme commerciale, j’avais eu l’habitude de me fixer des défis, des objectifs, et là, je me suis vue un matin dans la glace. J’avais beaucoup grossi du fait de mon immobilité. J’ai pensé : Stop ! Arrête ! Ce reflet, ce n’est pas toi. Tu dois perdre 10 kilos d’ici 2 mois. Va voir cette salle d’Angoulins. Là, j’ai rencontré Kevin, mon coach sportif devenu un véritable ami et j’ai perdu effectivement 12 kilos en allant 5 jours par semaine à la salle. » Au début, Véronika avait du mal à en franchir le seuil. « Quand vous êtes en fauteuil, vous ne mesurez pas plus d’un mètre, soit les gens se penchent vers vous et vous avez l’impression d’avoir 5 ans, soit ils regardent au-dessus et là, vous vous sentez 90 ans». Puis elle s’est mise à raconter son histoire sur les réseaux sociaux, Instagram, Facebook. Elle y a trouvé des encouragements, des témoignages, une communauté, une nouvelle socialisation. « Des gens ont commencé à me suivre, de plus en plus nombreux ».
Être debout et courir
Ils l’ont suivie lorsque VéronikaTornade (nom qu’elle aime écrire d’un seul tenant) a décidé qu’elle parviendrait à se remettre debout pour courir. « Avec le confinement et la fermeture des salles de sport, il me fallait trouver une autre pratique sportive. » Et un matériel adapté à sa situation. En bonne commerciale, Véronika a convaincu Axsol, entreprise spécialiste de produits d’accessibilité, de devenir l’ambassadrice de la marque et de son tricycle déambulateur. Restait à apprendre à courir sur 3 roues et une jambe gauche valide, qui avait besoin d’un sérieux entraînement. « En mai 2020, juste après le confinement, j’ai participé à une première course au profit de l’Institut Pasteur. Je l’avais trouvée sur le site Running Héros qui organise des challenges soutenant différentes causes et associations. J’ai couru 5 kilomètres et c’était extraordinaire sachant que quelques mois plus tôt, je ne pouvais me déplacer seule ». La Tornade ne s’est pas arrêtée là, elle a enchainé les courses (ouvertes à tous les runners et non pas classées handisport), allongeant les parcours, témoignant sur les réseaux du Net de ses efforts et de sa volonté.
Raconter sa vie en vrai
La voici engagée dans l’EDF-ADN-Tour qui se dispute en 6 étapes autour de 14 épreuves et par équipes de 3. Véronika y est entourée de Cynthia et Adrien, deux étudiants du centre de formation aux métiers du sport de Saint-Vivien. « Cela sert mon souhait de transmettre à de jeunes coachs cette idée que le handicap peut très bien entrer dans les salles de sport. D’ailleurs depuis cette année, on ne parle plus d’équipe « paralympique » de France. Il n’y a plus qu’une seule team, l’équipe de France. Ça me fait plaisir. »
Véronika fait profiter de son dynamisme plusieurs associations locales de handisport et chaque fois qu’elle le peut, elle témoigne, explique comment le sport l’a sauvée. Elle ne cherche pas pour autant à gommer ses souffrances. « Sur les réseaux je parle de tout, du sport mais aussi de ma maladie, des nombreux rendez-vous médicaux, de mon combat administratif parce que les choses ne sont pas simples là non plus. Je ne montre pas uniquement ce qui va bien, je montre ce qui est vrai, la souffrance qui n’a pas disparu… Je dis la réalité du handicap tout en montrant qu’à côté de ça on peut faire de très belles choses, vivre de très belles aventures. »
Sa toute dernière passion : animer "Light and Fun", des ateliers de cuisine, avec Arthur, son fils de 5 ans, en live toute les semaines sur ChefClub TV !
Pour suivre VéronikaTornade sur Instagram : instagram.com/veronikatornade/
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